La porte osseuse

Juillet 2025

Juillet 2025

La porte osseuse s’inscrit au cœur du projet San ko mwen ka volé, développé à Can Serrat comme une exploration des passages, des métamorphoses et des zones de friction entre les corps, les territoires et les mémoires. Cette installation, pensée comme un seuil vivant, rassemble fragments dessinés, matières organiques et textures brûlées pour évoquer une porte qui n’ouvre sur aucun lieu fixe, mais sur un état de transiT un espace liminal où le souvenir se recompose.

Étendue au sol, la surface dessinée fonctionne comme une cartographie éclatée : lignes, éclats d’os, silhouettes morcelées?, photographies familial et zones d’ombre y tracent une géographie intérieure en perpétuelle mutation. Autour, les tissus teintés et les structures carbonisées évoquent à la fois la peau, la chair cicatrisée et les restes d’un monde en combustion. Ces éléments deviennent les témoins d’un passage, d’une traversée, d’un franchissement nécessaire pour accéder à d’autres formes d’être.

Dans l’univers de San ko mwen ka volé, La porte osseuse agit comme un seuil narratif et symbolique : c’est par elle que s’initie le voyage fictif vers un futur hanté par les archives, les traces et les fantômes du sol. Elle ouvre vers une zone où les corps se fissurent, se souviennent et se réinventent. Une zone où la mémoire ne se lit plus dans les mots, mais dans les textures, les plis, les fractures.

Entre sculpture souple, empreinte corporelle et paysage post-organique, La porte osseuse devient un organe-frontière : une entrée vers le devenir-zonbi, vers l’hybridation, vers le possible. Elle marque le moment où l’on se penche, où l’on rampe, où l’on touche la terre pour mieux entendre ce qu’elle retient de nous — et ce qu’elle réclame encore.

Bois, encre de chines, monotype, batik, 203 x 210 cm